Malgré la dématérialisation, la consommation de papier en entreprise reste conséquente. Epson a trouvé la solution pour recycler les feuilles qui sortent des imprimantes et des photocopieurs, en développant une technologie originale, proposée dans son PaperLab.
On ne parle pas ici d’une désimprimante, ni d’ailleurs réellement de recycler le papier, mais plutôt de l’upcycler, un mot introduit par le Président d’Epson France, Espagne & Portugal, Ernest Quingles.
L’Epson PaperLab s’impose par sa taille, mais fait un très beau travail de recyclage du papier
Le principe peut sembler simple, mais il est issu de plusieurs années d’études, après une première expérience lancée au Japon depuis quelques années. Le PaperLab qui nous a été présenté est donc une deuxième génération, qui été introduite en france au début de l’année 2021, et c’est un appareil assez imposant d’un poids de 1,7 tonnes. Epson a cependant pour ambition de continuer à élaborer sa technologie PaperLab pour proposer dans le futur des modèles plus petits et moins lourds.
Le papier est d’abord coupé en confettis (à gauche), puis réduit en fibres (à droite)
La manipulation est assez simple, consistant à introduire du papier imprimé, qui est dans un premier temps détruit comme dans les machines à broyer du papier, puis les confettis sont alors transformés en fibre. Celle-ci est alors traitée afin de réduire au maximum encres dues aux impressions, et confectionner des feuilles de papier neuves. Celles-ci ne seront pas totalement blanches, car elles contiendront toujours quelques résidus d’encre, et qu’il n’y a aucun traitement au chlore, la méthode généralement utilisée pour blanchir le papier recyclé.
Le papier à recycler est placé dans le bag situé devant, et ressort trié dans les bacs de côté
La transformation, entre la prise du papier imprimé et la sortie des feuilles vierges, dure environ 3 minutes, avec un rendement maximum de 17 pages/mn (en format A4). La seule manipulation consiste à introduire le papier dans le bac de réception qui accepte tous types de feuilles de papiers (souple, Canson, cartonné, coloré, …) jusqu’au format A3, pour d’ailleurs sortir des feuilles jusqu’à ce même format. Un peu comme un énorme photocopieur ou imprimante. Lorsqu’il y a des papiers de couleur, il est préférable de les ventiler, sachant que les colorants sont éliminés ou transformés en poudre pour colorer le papier de sortie.
Comme pour les EcoTank d’Epson, le jeu de réservoirs d’encre de couleur pour colorer les papiers en sortie
Le PaperLab s’intègre donc totalement dans la mouvance écologique, car 1 million de pages A4 pèsent 6 tonnes, et 100.000 pages traitées sur une année permettent de sauver environ 120 arbres, mais aussi d’économiser 25.000 litres d’eau (il faut environ 1,9 l d’eau pour recycler une ramette de 500 pages A4), soit une économie de 95% d’eau. Cela permet aussi d’économiser 1,5 tonnes de déchets, sachant que désormais la prise en charge du traitement des déchets est facturé aux entreprises. Dans les autres économies, il faut prendre en compte la réduction de la consommation électrique (-54%) et des émissions de CO2 (-86%).
Un avantage loin d’être négligeable avec le PaperLab, est la sécurité des informations. En effet, tout ce qui aura été imprimé sur les feuilles introduites et recyclées dans l’appareil verront leur contenu disparaître à jamais, sans possibilité aucune de récupérer quelque information que ce soit. Le PaperLab intéressera donc des organismes sensibles, comme l’armée, les laboratoires de recherche, etc.
Tous les éléments sont facilement accessibles pour une maintenance aisée
Côté coût, le PaperLab, proposé à l’achat ou à la location entre 5.000 et 7.000 € par mois, est donc destiné aux entreprises et organismes d’une certaine taille. Cela intègre la maintenance et la fourniture des produits de traitement, comme par exemple les cartouches permettant de produire des feuilles colorées (on retrouve ici un peu de la technologie EcoTank du fabricant japonais). A ce jour des clients italiens et français se sont déjà équipés. D’après le fabricant, une feuille A4 produite par le PaperLab revient à environ 14 centimes. Cela peut paraître prohibitif, mais il faut aussi prendre en compte la réduction drastique de commandes de ramettes de papier (une feuille introduite génère une feuille recyclée), ainsi que les frais de traitement des déchets. Cela étant, il est recommandé d’avoir une personne en charge de l’appareil dans une entreprise, qui aura pour tâches de collecter les feuilles de papier, les traiter dans le PaperLab, puis les redistribuer. Tout ce qui concerne la maintenance, l’entretien, les réparations et le recyclage est pris en charge par Epson en France.
Plus d’informations sur https://www.epson.fr/products/industrial-equipment/paperlab-a-8000
